Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, j’ay ce jourd’huy resseue la votre de Lion du XIIe,
2et par ycelle antandu les advis que l’ons vous a donés que
3le sieur de Montbrun a quelques troppes assemblées. Il i a esté home
4anvoyé pour savoyr ce qu’il estoyt. Il m’a asseuré que il
5en partit lundy dernier XIIIe et qu’il n’y advoyt pour le plus
6que XXV hou XXX et qu’il s’estoyt bien anquis de ceulx du
7lieu, lesquelz luy dirent qu’ilz aloyent et venoyent,
8mays que d’assemblée il ne s’y en estoyt point faict.
9L’ons m’a script plusieurs foys que à La Breoulle y advoyt
10eu nombre de troys hou quatre centz. Je vous puys
11asseurer que tout cella est faulx, qu’ilz n’y en a heu
12dix, et s’estoyt après que l’ons heust tué à Sisteron troys
13homes et ungne fame qu’ilz advoyent oppinion que s’estoyt
14ung faict general, ayantz estés advertis que le jour de
15Sainct-Denis l’execution se debvoyt fère par tout ; et cela
16se fit la velhe ; et par celle hocasion quelques-ungz se
17volans aprocher de la frontière alarent jusques audit
18La Breoulle hou, sodeynement, ayant seu comme le faict estoyt
19passé, chascu[n]g se retira chieus soy. Je ne falhirey aveques
20mes compagnons me rendre vers vous s’il advenoyt remuement.
21Il est très nessessayre d’asseurer bien Die car j’ey esté adverty
22qu’il le tienent presque à leur devossion et les massacres
23de Toulouze et aultres que l’ons voyt continuer porroyt
24estre cause de quelque rumeur, car chescung creynt
25d’estre de la partie ; et sy ceulx de Nismes se randent
26difficultens d’obeyr, il y en ara des aultres qui seront aussi
27mal advisés qui prandront se party. Je larray ce propos
28[v] pour vous dire que, ayant antandu la mort de Monsieur
29le conte de Tande, je vous ay despeché ce porteur pource qu’il
30advoyt balhé le fort d’Antiboul en garde à ung Piarre Amirat,
31de pettite qualité et estrangier, n’estant subjet du roy, qui
32me faict vous supplier très humblement et très affectionement,
33Monsieur, d’en fère ungne despeche à leurs magestés de bonne
34ancre leur remo[n]strent que est ung lieu de frontière
35et de conssequence et que m’en pourvoyant, sy je ne
36y demeure, je y mettrey jantilhomme duquel je respondrey ;
37et combien que ce ne soyt trop grande chose, je l’estimerey
38beaucoup plus que alheurs ungne plus inportante pour
39ma comoditté et sy trouvés bon d’enprunter la faveur
40de monsieur le mareschal d’Anvile, je m’asseure que pour
41vous il s’y employera volontiers et ne foys doubte que,
42s’il vous playt en scripre affectionement, que je ne l’enporte,
43que j’estimeroys ung grant bien pour moy ; lequel je vous
44supplie de rechef, Monsieur, que j’en soys par vostre moyen
45porveu, et de prandre la peyne d’en scripre à quelques-ungz
46de vous amis que puissiés vous y povoyr servir, et fauldroyt
47que ce fut au plus tost. J’en scrips à monsieur d’Évènes, je
48m’asseure que vous y employerés de telle volonté que je suys
49affectioné à vostre service ; que me fera finir ceste ci, supliant
50Notre Seigneur vous donner
51Monsieur, en parfaicte prosperité, très heureuse et trèsbonne
52vie et longue. De Rousset, ce XVIIIe octobre 1572,
53Votre très humble serviteur
54Rousset
55Monsieur, j’escrips au roy ; s’il vous playt prandre la peyne de voyr les
56lettres, et sy le trovés bon les anvoyer hou y adjoster hou diminuer
57ce qu’il vous playrra, pour mon signet n’estre fort reconu. J’escris
58aussy à monsieur de Birague. Il vous
59plerra fère mension de mes blessures et prison au roy.
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